L'acacia a toujours été là pour moi. J'ai grandis sous ses masses vertes Serré entre le puits et le mur du garage, il lance ses deux troncs démesurés comme des doigts qui montrent l'hiver, et l'été il m'abrite à son ombre douce
un lien fort, après les balbutiements de l'enfance, s'est tissé, autour de petites peintures d'abord, et beaucoup plus tard, de très nombreux dessins lui ont donné figure. J'en ai cherché l'origine : comme un jumeau en avance, cet arbre m'a accompagné, il décrit le temps et montre mon vieillissement
ce vieillissement découvert d'abord sur d'autres mains, je l'observe de plus prés, je le dessine,
- depuis 15 ans, recherche rassurante des marques du temps, la force éternelle de son tronc
- Avant hier, en appréhender toutes les faces , et l'écorce qui s’écaille, se fragmente, se fissure, éclate et résiste.. comme la peau de la main, fragile, fissurée, plissée mais toujours résistante
- Hier derrière l’écorce, passer derrière, rentrer dans ce monde
- Maintenant dans la texture du bois, vivant, mort, desséché, à son tour craquelé, fendu
- demain encore, où se cachent les mystères d'une relation singulière
tout ce qui se passe derrière, me parle. Trouver ce qui se passe en moi : voir, regarder, pénétrer, s'y projeter, s'y retrouver
Derrière l’Écorce, dans le bois, je ne suis pas le seul engagé, je découvre les galeries destructrices des présences qui expriment à leur tour, avec ce trait si ferme, des mystérieux desseins.
pourquoi mes traits ? moyen de dire mes émotions, vieillir, accompagner le temps,
L'acacia, son monde, le jardin de Bretagne qui nous réunit. Pas loin, la cote et la mer
comment ne pas lire un double ?
Laurent Bousquet
mars 2020
DERRIÈRE L'ÉCORCE
Acacia en Bretagne
Acacia en Bretagne
Acacia en Bretagne
Acacia en Bretagne
Acacia en Bretagne
Acacia en Bretagne
Acacia petits détails
Acacia petits détails
Acacia petits détails
Acacia petits détails
Acacia petits détails
Acacia petits détails
Acacia petits détails
Acacia petits détails
TOLO : le palmier de mon jardin, d'avril à juillet 2015
la série des 18 dessins à l'encre de chine, n'est pas seulement l'histoire d'un palmier dans un jardin au printemps 2015. Elle retrace une periode de vie commune, d'observation ( réciproque ? ) de recherche et dans laquelle mon regard n'a cessé d’être capté par la force vitale, l’énergie, la beauté,...capturé, captif : vie de la plante, vie du dessinateur, intimement liées, interchangeables
elle raconte aussi une aventure, la quête de la liberté du trait engagée par ces stupéfactions, l'envie de représenter toutes les facettes, les émotions, les nœuds qui nous lient. Passer de la contrainte, du trait contraint, à la liberté dans l'expression, vaincre la peur du trait de trop